Palmyre, l'irremplaçable trésor, Paul Veyne
Résumé : Après
la destruction de plusieurs monuments représentatifs de la ville (les
temples de Baalshamin ou celui de Baal, l'arc triomphal qui introduisait
la colonnade ou même le lion d'Athéna) et d'exactions commises
(exécution de personnes dans le théâtre antique, décapitation du
Directeur générale des Antiquités de Palmyre, Khaled Al-Asaad), Paul Veyne,
grand spécialiste d'Histoire Romaine, a écrit cet essai. Il s'agit d'un
petit documentaire à destination du grand public dans lequel le fameux
historien souhaite démontrer à quel point la perte de ce joyau s'avère
irremplaçable pour l'Humanité. L'historien nous conduit donc vers un autre monde, là où le négociant
grec, puis le magistrat romain entendaient parler l'araméen et étaient
frappés par les vêtements et les bijoux, étonnés que de telles richesses
aient pu naître dans ce désert où stationnaient des caravanes de
chameaux. A Palmyre, près des pilastres qui soutiennent les portiques,
près des statues en bronze, travaillaient et logeaient des cordonniers,
des fabricants d'outres en cuir, des orfèvres. Paul Veyne évoque aussi Zénobie, reine de Palmyre, qui, en 270,
conquiert l'Egypte avant d'être vaincue par l'empereur Aurélien - lequel
met Palmyre à sac, sans la détruire. Remontant le cours du temps,
l'historien nous emmène plus loin encore, quand Palmyre s'appelait
Tadmor... Il rend hommage également au directeur du site de Palmyre, décapité le 18 août 2015 par l'État islamique.
Quatrième de couverture : "Ayant eu pour métier l'étude de l'Antiquité gréco-romaine, je n'ai cessé
de rencontrer Palmyre sur mon chemin professionnel. Avec la destruction
de Palmyre par l'organisation terroriste Daech, tout un pan de notre
culture et mon sujet d'étude viennent brutalement de voler en éclats.
Malgré mon âge avancé, c'était mon devoir d'ancien professeur et d'être
humain de dire ma stupéfaction devant ce saccage incompréhensible et
d'esquisser un portrait de ce que fut la splendeur de Palmyre qu'on ne
peut plus désormais connaître qu'à travers les livres. "
Mon avis : D'une écriture fluide et accessible, Paul Veyne se définit lui-même comme un "guide touristique". Il se promène dans les rues de Palmyre en commentant tel ou tel monument. Pas besoin d'être un spécialiste donc. C'est d'ailleurs quelque peu regrettable car j'aurais aimé aller plus en profondeur des choses que ce petit fascicule, même si évidemment, on y apprend plein de choses. Si
cet essai de vulgarisation part d'une excellente intention et est très
intéressant, il est néanmoins difficile de savoir à qui il est vraiment
adressé. En effet, un étudiant en Histoire n'y trouvera pas vraiment son
compte. Beaucoup de personnes ont découvert aussi l'existence de ce site exceptionnel lors des destructions. L'essai ne contient ni carte pour situer le site de Palmyre, en Syrie, ni plan urbanistique de la ville antique, ni mêmes photo des monuments détruits. Enfin, l'emploi de termes spécialisés ne facilitera pas non plus l'accès à des personnes complètement néophytes. En conclusion, Palmyre, l'irremplaçable trésor est un essai intéressant pour s'ouvrir et effleurer le sujet.
Pour aller plus loin : Mathias Enard a lui aussi évoqué Palmyre dans son livre la Boussolle et là, il s'agit d'un roman. Je vous en avais déjà parlé ici.
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